Japan

Les jeunes Tokyoïtes kawaaï et gothiques ont grandi.

Dans leurs garde-robes, elles ont rem­placé les réfé­rences manga par un dress code de salary women ou de pretty woman. Elles montrent tou­jours leurs jambes et conti­nuent d’ouvrir grands leurs yeux noirs mais elles ne sont plus à rire en se racon­tant des bêtises dans le métro ; elles sont main­te­nant office ladies chez Toyota où le rôle consiste à servir le café, trier les archives et doper le taux de tes­to­sté­rone des déci­deurs vieillis­sants et de leurs hordes de jeunes loups.

Avec un peu de chance, elles y trou­ve­ront le mari qui leur épar­gnera la honte du célibat et leur fera 2-3 gosses. À ce moment, de toutes façons, elles arrê­te­ront de tra­vailler afin de pouvoir expli­quer à leur des­cen­dance mâle et femelle comment la société fonctionne.

Alors moi, dans la station de métro, je regarde leurs longues jambes, leurs hauts talons, leurs grands yeux noirs et je réponds d’un sourire à la petite fille qui me sourit.