Après une nuit trop courte, je change 14 caractères dans les 12.766 qui m’offrent quelques semaines de survie financière. Je m’habille avant de partir vers Gastown, vers la base d’hydravions. Je la laisse dormir, comme semble le faire tout Vancouver. Sur un ponton du front de mer veille un hibou. Je crois d’abord à une statue mais sa tête se tourne vers moi. Je résiste à l’envie d’imprimer cette rencontre dans une autre mémoire que celle, fragile et fugace qui guide encore mes pas. Je repense à ces 14 caractères, relègue le reste. Je sens une pointe d’iode dans le vent qui assèche mes yeux.