La condition bétaillère de l’humain apparaît sans fards dans les aéroports. Ici, à Charles de Gaule, le bétail se regroupe en troupeaux dont le cardinal est déterminé par la taille de l’avion. Chaque individu est tracé de multiples façons pour la sécurité de l’ensemble mais aussi pour la sécurité du système et pour l’optimisation du processus. Tout cela est financé par chaque individu qui dépense en outre dans les multiples boutiques en échange de quelque agrément d’attente. L’intelligence n’est pas mise en cause mais bien la faculté de concevoir des actions qui n’ont pas été déjà imaginées par l’un ou l’autre pouvoir.
L’idée de consentement est ici maximale puisque celui-ci s’est fait en amont, lors de la décision de partir. Les mesures de sécurité rassurent et la dépense financière gratifie. Mais pourquoi partons-nous ? Pourquoi associer l’idée de voyage à celui d’agrément ? Quels sont les séminaires qui ne pourraient se tenir à distance ? D’où viennent ces idées qui poussent quotidiennement tant d’humains à sillonner le ciel ?
Une porte s’ouvre. Rien n’est plus étrange alors de se retrouver dans un couloir désert qu’aucune signalétique ne désigne encore à la foule qui continue de s’engouffrer dans le passage parallèle.