Les voies ferrées sont des bles­sures apai­sées, des cica­trices qui lient la ville à la campagne.

De part et d’autre des lignes d’acier s’étale un monde délaissé par les hommes et recon­quis par une nature hési­tante. Zones maré­ca­geuses, entou­rées d’herbes dures et d’arbres noirs, ron­geurs furtifs, batra­ciens inquiets, nids délaissés.

Nous sommes dans un paysage que des mil­liers de per­sonnes ignorent chaque jour, depuis le confort relatif de leur voiture de chemin de fer. Nous sommes dans un blanc sur la carte, et au-dessus de nos têtes un groupe de ramiers s’envole bruyam­ment, faisant claquer leurs ailes comme des voiles.

 

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