Trois ans plus tard, voici une nouvelle édition, largement revue et augmentée, de Nature Humaine : Industrialisation des affects et dégradation du réel.
Parfois, le sentiment d’exister s’estompe au profit de celui de participer, c’est-à-dire d’être part d’un système doté de sa propre autonomie. Le libre arbitre semble illusion, la connaissance utopie et les affects constructions. Toute entreprise de la raison s’affirme tautologique et le réel lui-même semble reculer.
Pourtant à un niveau plus fondamental, les lois de la naturte opèrent sans relâche là où nous ne voyons que des émotions, des valeurs et des mécanismes socio-économiques. Nous naviguons ainsi dans un monde physique, guidés par une cartographie fictionnelle. Étonnamment, cette navigation aveugle se révèle si efficace qu’elle a permis à l’homme de s’assurer une place de choix dans l’écosystème de la planète, mais aussi de se penser hors de la nature.
À la jointure de Spinoza et de Darwin, cet ouvrage permet, au contraire, de nous penser comme éléments de la nature : la nature humaine s’affirme alors comme la rencontre entre une ontologie (la nature de l’homme) et une évolution (la nature faite homme).